Riceviamo da Daniel Lysek, direttore dell’Istituto Svizzero di Micropsicoanalisi, la triste notizia della scomparsa della stimata collega Liliana Zonta. Lo stesso Lysek ne traccia il profilo professionale, scientifico e umano di grande spessore.
Formuliamo anche noi ai familiari le più sentite condoglianze.
Chères collègues et amies, chers collègues et amis,
Par ce mail, je dois vous communiquer une triste nouvelle: la Professeure Liliana Zonta vient de décéder le 9 janvier 2024, à l’âge de 96 ans. C’est de nouveau une pionnière de la micropsychanalyse qui disparaît. Conjointement au Professeur Peluffo, elle a énormément contribué à la diffusion de la micropsychanalyse en Italie. Elle était une éminente membre didacticienne de l’ISM, auquel elle a adhéré dès les premières heures et y a conduit de nombreuses analyses.
Son parcours professionnel mérite d’être mentionné, car il a été très courageux. Jeune encore, elle s’est fait une renommée en traduisant l’oeuvre du Professeur Jean Piaget, dont la renommée était mondiale. Ses traductions sont d’une telle qualité qu’elles font encore aujourd’hui référence. Cela l’a amenée naturellement à être appelée à l’Université de Turin. Elle y est rapidement devenue Professeure ordinaire de psychologie clinique. Elle a été remarquée par la Professeure Massuco Costa, qui était la grande patronne de la psychologie turinoise. Ce nom ne vous dira probablement rien mais, à l’époque, cette dernière y faisait la pluie et le beau temps ! Or, elle tenait Liliana Zonta en grande estime. Des bruits couraient qu’elle qu’elle voyait en elle celle qui lui succèderait.
Mais ce poste l’aurait empêchée d’exercer pleinement la micropsychanalyse. En effet, entretemps, elle a su voir l’extraordianaire potentiel technique et théorique de notre discipline. Le choix état cornélien, mais elle n’a pas hésité longtemps : elle a démissionné de l’université, renonçant à sa carrière universitaire. Depuis cette période, elle s’en engagée pleinement dans la micropsychanalyse, d’abord auprès du Professeur Nicola Peluffo, puis en venant souvent à Couvet pour travailler avec le Dr Silvio Fanti. Les noms des personnes que j’ai cités, dont elle a reçu l’enseignement ou au moins des conseils, suffisent à indiquer l’immensité de ses connaissances analytiques et psychologiques. Cependant, en plus de ces connaissances spécifiques, Liliana était aussi une femme de culture et s’intéressait beaucoup à la marche du monde, à l’évolution de la société, aux changements psychologiques des personnes de la nouvelle génération. Au plan de sa pratique, elle n’a jamais rechigné à prendre en analyse de “gros cas” qu’elle traitait avec succès.
Son enseignement était d’abord oral. Par exemple, elle a dirigé plusieurs des séminaires de formation continue que nous organisions dans les années ’80. Ceux qui ont participé au séminaire sur le “double bind” qu’elle a animé se souviennent certainement de la clarté et de la pertinence de ses théorisations. Par ailleurs, elle a écrit un abrégé de micropsychanalyse, ou plutôt un petit livre où elle présente, de manière très claire et compréhensible, le modèle et la technique micropsychanalytiques. Cet ouvrage a permis de faire connaître la micropsychanalyse dans un cercle plus large. Surtout, elle a joué un rôle précieux dans les publications clés de la micropsychanalyse. Ensuite, elle publié des articles dans le Bollettino dell’Istituto Italiano di Micropsicoanalisi et elle a fait un énorme travail pour la traductions en italien des deux ouvrages de base de Fanti. Elle a révisé la traduction de l’Homme en micropsychanalyse et elle a été curatrice de la traduction du Dictionnaire pratique de la psychanalyse et de la micropsychanalyse. Elle a également écrit la préface au livre Micropsychanalyse, dirigé par P. Codoni et paru en 2008. Elle y a aussi rédigé le chapitre sur L’agressivité et la sexualité.
Je l’ai un peu secondée dans certaines de ses tâches. J’ai pu me rendre compte de sa grande rigueur et de son sens du travail fait à la perfection : elle ne laissait jamais en l’état un passage qui avait traduit de manière approximative. Elle me consultait parce que j’avais contribué à la rédaction de ces ouvrages et que je connaissais parfaitement le sens que Fanti avait voulu mettre. Au cours de ces échanges j’ai été époustouflé par le sens de la langue italienne qu’avait Liliana et par sa parfaite maîtrise du français, qu’elle avait appris en formation à Paris.
Voilà qui m’amène à une note plus personnelle. La disparition de Liliana me touche particulièrement, car elle était plus qu’une collègue, j’ai eu la chance qu’elle me considère comme un ami en échange du respect que je lui portais. Car, derrière sa façade rigoureuse, elle était pleine d’humanité de d’humanisme. C’est aussi cela que je vous propose de retenir d’elle : une personne foncièrement bonne, généreuse, ne ménageant pas ses efforts quand il s’agissait de se dévouer pour une cause ou pour aider quelqu’un. Tous ceux qui l’ont fréquentée pourraient le confirmer.
Au nom du Comité de l’ISM, je présente mes sincères condoléances à ses proches et je forme le voeu qu’elle repose en paix.
Daniel Lysek